Un système de « contrôle social » de la population est expérimenté en Chine, il pourrait être mis en place d’ici 2020. Voyons comment les nouvelles technologies rendent possible cette nouvelle politique de contrôle.
Un reportage d’Envoyé Spécial : « Chine, tout est sous contrôle ! »
Ce jeudi 10 octobre 2019, un reportage a été diffusé sur France 2 dans l’émission Envoyé Spécial, réalisé par Elise Menand, Antoine Védeilhé, Charlie Wang et Benoît Sauvage. Il montre le système de contrôle social mis en place dans une quarantaine de villes en Chine. Les citoyens ont une note qui évolue en fonction des bonnes ou des mauvaises actions qu’il font dans leur vie. Ne pas avoir de notes suffisantes les empêche de faire certaines choses, comme par exemple : faire un emprunt bancaire, prendre l’avion ou le train, être membre du parti communiste ou encore délégué de quartier.
Ce système est évidemment géré informatiquement, et de puissants logiciels ont été mis en place pour gérer les notes de la population et les faire évoluer. Voyons quelle est la place des nouvelles technologies dans ce nouveau système de contrôle social.
Chacun peut consulter sa note en se rendant dans une mairie et en utilisant une borne automatique, il suffit de déposer sa carte d’identité.
Les « mauvais » citoyens affichés publiquement
Tout d’abord, ce qui ressort dans ce reportage, c’est le fait que les citoyens ayant une note basse soient affichés partout. Tout d’abord dans la rue, sur des écrans parfois très grands, qui diffusent les images des personnes ayant fraudé les transports en commun, ceux ayant des dettes, etc.
De plus, ces citoyens là ont une sonnerie particulière lorsque vous les appelez. Avant la communication, un message vocal vous est adressé, vous demandant d’encourager la personne que vous souhaitez appeler à améliorer sa note, mais vous dit aussi que c’est un mauvais citoyen et que vous devriez vous en méfier.
Enfin, autre méthode d’affichage : une liste de ces personnes est disponible sur Internet. On y retrouve nom, prénom, adresse, et parfois même photo d’identité. Chacun peut donc savoir si son interlocuteur est un citoyen mal noté « socialement ».
Des caméras de surveillance partout en Chine
Afin de surveiller plus facilement la population, le gouvernement chinois a mis en service 200 millions de caméras de surveillance, ce qui représente la moitié de celles présentes dans le monde. A l’échelle de la population, cela représente une caméra pour sept habitants, ce qui est un chiffre énorme. Ces caméras sont capables de reconnaître n’importe quel citoyens en quelques secondes, et ce même parmi une foule dense.
Cela est possible grâce aux nouvelles technologies que sont les logiciels de reconnaissance faciale, qui peuvent comparer les visages reconnus avec ceux des photos d’identité de la base de données.
Les nouvelles technologies, de quoi rendre la Chine numérique
Les défenseurs des Droit de l’Homme ont peur que le Parti Communiste Chinois ne mette la main sur les données des utilisateurs chinois récoltées par les entreprises privées. Cela ferait entrer la Chine dans une ère nouvelle : celle d’un régime totalitaire numérique.
De plus, un dissident du régime chinois a déclaré aux journalistes d’Envoyé Spécial que les nouvelles technologies feront (ou font) de la Chine l’état le plus surveillé du monde.
Un parallèle avec un épisode de Black Mirror
On peut faire un parallèle de ce système de contrôle social usant des nouvelles technologies avec un épisode de Black Mirror, plus précisément le premier de la troisième saison : « Chute libre ». Dans cet épisode, on se retrouve dans un monde où les gens se notent constamment via une application type réseau social. Le fait d’avoir une bonne note permet des avantages et le fait d’en avoir une pas assez suffisante empêche de prendre l’avion, comme dans celui expérimenté en Chine.
On se note déjà les uns les autres avec les nouvelles technologies
En réalité, on se note déjà plus ou moins sur Internet. Cela passe par les services comme Google Maps, Trip Advisor, Uber, Uber Eats, Deliveroo, etc. Certaines applications vous permettent de noter d’autres personnes, mais qui contrairement à celles précitées, vous permettent de noter des particuliers et non des professionnels. Cette application, c’est Credo 360, dont nous avions parlé dans un autre article.