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Backseat, le film : comment réaliser une émission politique sur Twitch

Ce 11 avril est sorti un film documentaire sur YouTube à propos de Backseat, l’émission politique sur Twitch de Jean Massiet. Il revient sur l’année politique 2023, « l’année où tout s’est embrasé ». De quoi découvrir les coulisses de ce live Twitch pas comme les autres lancé en 2021.

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Le synopsis de Beackseat, le film

« Avec ce documentaire, composé d’extraits de plateau de cette année passée, mais également de nombreuses interviews inédites et d’images de l’AFP, revivez à travers le regard particulier de l’émission l’année politique qu’a été 2023. Cette année, le principal théâtre de l’actualité politique n’a pas été l’Assemblée nationale et ses 49.3, ni les ministères et leurs décrets. Mais la rue. La rue qui a vu des luttes nombreuses, et notamment la mobilisation entière du front syndical contre la réforme des retraites. La rue qui a vu Nahel, 17 ans, tué par un policier à bout portant. La rue qui a vu les défilés de l’extrême-droite se multiplier. La rue qui a vu partout dans le monde, de New York à Bethléem, les répercussions de la guerre au Proche-Orient. Backseat a suivi cette actualité sur Twitch avec vous, en direct, de semaine en semaine. Nous vous proposons maintenant d’y revenir et de le raconter. Nous avons cherché à avoir le point de vue de nombreuses personnes à travers des interviews inédites de Jean Massiet, Esther Delord, Philippe Martinez, Manès Nadel, Malek Délégué, Vincent Manilève, Claire Lejeune, Chloé Ridel, Adèle Barbers, Clément Beaune, Thibaud Mulier, Émilien Houard-Vial, Usul, Saphia Aït Ouarabi, Lauren Lolo, Léa Chamboncel, Latifa Oulkhouir, Maud Vergnol, Sasha Beckermann, Antoine Bristielle, Rafaël Amselem, et Rima Hassan. »

Quand Backseat perd le contrôle de sa propre émission

Au regard des invités qui sont passés dans l’émission, on peut comprendre que Backseat a pris en importance : il n’y a certes que « quelques dizaines de milliers » de viewers réunis chaque semaine, ça commence à faire, d’autant plus qu’on est sur Internet : les extraits des émissions sont rediffusés partout. C’est pour cela qu’on comprend mieux l’arrivée d’invités de plus en plus « célèbres » dans le monde politique : députés, sénateurs, ministres, présidents de syndicats, etc. De quoi reconnaître le succès de la formule imaginée par Jean Massiet et ses équipes.

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Et ce que montre très bien cette rétrospective, c’est que ces invités ont utilisé l’émission pour faire passer leur message, parfois avec brio. Par exemple, l’extrait de Jean-Luc Mélenchon avec les anciennes journalistes du JDD : il retourne la salle contre elle par sa rhétorique. Il y a aussi l’intervention d’Aurélien Pradié, qui a peut-être entraîné son éviction, ou du moins qui l’a accélérée. Backseat perd même le contrôle dans son propre film documentaire : certains témoins dans le documentaire, interviewés dans ce cadre, en profitent pour en quelque sorte régler leurs comptes, commenter leurs interventions et celles des autres. Mais quand Backseat perd le contrôle, ça a aussi des conséquences sur les chroniqueurs.

Être fatigué de la politique, c’est normal, être harcelé ne l’est pas

Le film sur Backseat montre aussi à quel point Internet est un espace dangereux, aussi bien verbalement que physiquement (indirectement). L’émission sur Twitch est régulièrement la cible de l’extrême-droite : plusieurs de ses chroniqueurs ont déjà reçu des menaces, et pas uniquement de la part de ce camp politique. Il y a aussi eu des phénomènes de cyberharcèlement à l’encontre des chroniqueurs, notamment au début de la guerre en Palestine.

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Jean Massiet aussi souffre : en février 2024, il révélait souffrir d’un trouble bipolaire, ce qui a de fortes incidences sur sa santé mentale, des problèmes qui l’ont emmené à l’hôpital psychiatrique et qui l’ont empêché de présenter son émission durant plusieurs semaines. Ce n’était pas la première fois : il avait déjà été diagnostiqué d’un burnout dû à son activité sur Twitch il y a plusieurs années. Arrêter pour Jean Massiet, ce serait trahir la promesse qu’il a faite à son public. Ce que montre Backseat, c’est donc aussi la violence qu’engendre Internet, tout en montrant sa beauté : celle du partage, du débat, le tout dans un objectif de pédagogie sur la politique.

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