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Angèle et les réseaux sociaux

La chanteuse Angèle vient de sortir son premier album qui s’intitule Brol. Elle a rencontré le succès de façon très rapide, et parle des réseaux sociaux, notamment de leurs travers. Voyons la position qu’elle aborde par rapport à eux et comment elle les critique dans ses chansons.

Qui est Angèle ?

Angèle Van Laeken est la fille de Marka, un chanteur belge et de Laurence Bibot. Elle est également la sœur de Roméo Elvis, un rappeur belge. Ne nous arrêtons pas à ça, elle est principalement auteure, compositrice et interprète. Après avoir sorti trois singles, elle sort son album le 5 octobre 2018 qui s’appelle Brol, qui signifie bazar, désordre, « bordel » en belge.

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La rencontre du succès très rapide

Angèle se fait d’abord connaître sur les réseaux sociaux via des vidéos courtes reprenant des chansons plus ou moins connues mêlant musicalité et humour, cliquez ici pour en voir un exemple.

Le 23 octobre 2017, elle publie le clip « La Loi de Murphy » qui sort en même temps sur toutes les plates-formes de streaming. Il cumule aujourd’hui plus de 12 millions de vues. Suivront « Je veux tes yeux » et « La Thune« . Une rencontre du succès qui lui fait gagner beaucoup d’abonnés, et qui lui pose des questions sur la place qu’occupent les réseaux sociaux dans sa vie.

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La Thune

Premier morceau de l’album, La Thune parle d’argent, de popularité et des réseaux sociaux, bien évidemment.

Bouger leur culs le temps d’un verre
Photo sur Insta’, c’est obligé
Sinon, au fond, à quoi ça sert ?
Si c’est même pas pour leur montrer

Dans le premier couplet, Angèle explique qu’il arrive que les gens aient l’envie soudaine et temporaire de devenir populaires « le temps d’un verre ». Pour partager cette popularité, les gens sont poussés à faire une photo et à la publier sur Instagram. Elle dénonce le fait que certaines personnes partagent chaque instant de leur vie sur les réseaux sociaux.

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Et puis à quoi bon ?
(Tout le monde, il veut seulement la thune)
T’es tellement seul derrière ton écran
(Tout le monde, il veut seulement la thune)
Tu penses à ce que vont penser les gens
(Tout le monde, il veut seulement la fame)
Mais tu les laisses tous indifférents
(Tout le monde, il veut seulement la fame)

Dans le troisième refrain, Angèle dit que le fait de partager toute sa vie sur les réseaux sociaux ne permet pas de ne plus être seul. Les gens qui regardent les publications d’une personne comme ça n’en ont rien à faire, et penser à ce qu’ils vont penser ne sert donc à rien.

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Je veux tes yeux

Au premier abord ce morceau ne parle pas des réseaux sociaux. En réalité c’est le cas, puisqu’il raconte une histoire amoureuse en ligne.

Connecté en ligne, mais pas à moi
J’attends ton signe, j’crois qu’y en a pas
J’ai vu que t’as vu, tu réponds pas
Alors j’attends, toujours j’attends
Qu’enfin il sonne, ce son latent

Son prétendant est connecté, sur Messenger par exemple, mais il ne parle pas à Angèle. Elle attend pourtant désespérément un message de sa part. De plus, elle lui a envoyé un message, mais il ne répond pas. Pourtant, elle sait qu’il a vu le message. En effet sur la plupart des applications de discussion instantanée, il existe une fonction « Vu ». Cela veut dire que lorsque cela est marqué, notre correspondant a vu notre message.

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Un jour peut-être, on se verra
Mais pas tout de suite, je préfère pas

Elle a rencontré cet homme sur les réseaux sociaux, elle a entamé une « relation » avec lui, mais elle ne l’a pas encore vu en vrai. Une réalité car il existe des personnes qui ont une relation amoureuse à distance, sans jamais avoir vu l’autre en personne. Une alchimie qui fonctionne rarement, chose qu’Angèle essaie de démontrer dans le morceau.

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Balance ton quoi

Ce titre fait évidemment référence au mouvement Balance ton porc, très largement diffusé sur les réseaux sociaux en octobre 2017 afin de dénoncer les harcèlements et les agressions sexuelles envers les femmes. Un mouvement qui a et qui continue à faire bouger les choses et à surtout libérer la parole sur un sujet auparavant tabou.

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Victime des réseaux

Voilà le titre qui sera sûrement le plus important de Brol dans la thématique des réseaux sociaux et ce, dès le premier vers.

Le truc c’est qu’elle est plus jolie, et ça, ça fout la haine

On observe chez Angèle dès le début un sentiment de jalousie envers une autre femme, qui serait plus jolie qu’elle. En effet en allant sur les réseaux sociaux, notamment Instagram, on voit des gens plus « beaux » que nous, qui rentrent dans les critères de beauté de la société.

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Puis elle poste une photo et l’autre elle met un « j’aime »
Et puis elle se sent mal
Pourquoi faire semblant de bien l’aimer ?

Même si Angèle n’aime pas cette femme, elle va « liker » chaque photo qu’elle va mettre, pour se faire bien voir d’elle, pour faire comme tout le monde, hypocritement. Elle a tout de même un sentiment de mal-être, et se questionne sur l’utilité de ce qu’elle fait.

Car en attendant, c’est bête mais elle veut lui ressembler

Lorsqu’on voit ce genre de personne sur les réseaux sociaux, on veut lui ressembler. Pour être plus reconnu, avoir plus de likes, plus d’abonnés, pour se sentir mieux.

Car c’est tentant d’leur montrer même si c’est pas vrai

Certains ont l’envie de montrer quelque chose sur les réseaux sociaux, mais qui n’est pas vrai, ou truqué, pour faire comme tout le monde encore.

I wish I’d be like you (Je souhaiterai être comme toi)
You wish you’d be like me (Tu souhaiterai être comme moi)
Qui sort heureux d’ici ?

Sur les réseaux sociaux, on a l’impression d’être une personne « inférieure » à celles qu’on voit, c’est ce que chante Angèle. Mais on sera toujours jaloux de quelqu’un, comme quelqu’un sera toujours jaloux de nous. Au final, les réseaux sociaux ne nous rendent pas plus heureux et ce pour personne.

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Comment Angèle vit avec les réseaux sociaux ?

Afin de comprendre encore mieux les textes qu’elle a écrit et interprétés, penchons-nous sur ce qu’Angèle a pu déclarer à propos des réseaux sociaux. Voici ce qu’elle a déclaré à Yann Barthes dans Quotidien :

« Le fait d’en parler (des réseaux sociaux) dans l’album, c’était pour avoir une sorte d’exutoire, de parler du rapport malsain que je peux moi aussi avoir avec les réseaux sociaux. Mais je ne suis pas la seule à avoir ce rapport et en même temps ça reste un outil hyper intéressant et surtout c’est le seul lieu où je peux m’exprimer sans être coupée, sans que mes paroles ne soient changées sans que la photo ne soit retouchée. »

Voici ce qu’elle a dit à propos du dernier couplet de la chanson La Thune aux Inrocks :

« Le dernier couplet du titre raconte en fait que toute la chanson est une auto-critique un peu exagérée.. Je prend beaucoup de distances avec les réseaux, mais je dois admettre que ça fait entièrement partie de mon métier. D’où l’importance d’en écrire une chanson pour en rappeler les dangers. »

Conclusion

En analysant les paroles des différents titres de l’album Brol, on voit que la place des réseaux sociaux y est assez importante, notamment dans l’inspiration. Angèle dénonce donc certaines pratiques sur les réseaux sociaux, certaines dérives (les flammes Snapchat par exemple) ainsi que le mal-être qui peut en sortir. Je n’ai évidemment pas parlé de tous les titres car certains n’ont aucun rapport avec le sujet. Je vous invite à écouter l’album d’Angèle et à le décortiquer sur Genius.

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