Vous souvenez-vous du B2i, ou Brevet Informatique et Internet ? On en entend plus parler depuis quelques années, mais qu’est-il devenu ? Rotek a mené l’enquête en ce jour de rentrée pour en savoir plus.
Le B2i, Brevet Informatique et Internet
Ce brevet est une certification créée par l’Éducation Nationale en novembre 2003. À l’époque, le Gouvernement savait que l’informatique commençait à être indispensable, il fallait donc éduquer les élèves à ces nouvelles technologies, comme on peut le lire dans le Bulletin Officiel (BO) du 23 novembre 2000 :
« Le Gouvernement engage un effort particulier pour favoriser la maîtrise de ces nouveaux outils de production, de transformation et de diffusion de l’information par l’ensemble de la société. L’éducation nationale contribue naturellement à ce projet gouvernemental d’une société de l’information pour tous qui nécessite un effort éducatif ambitieux. Son rôle est de dispenser à chaque futur citoyen la formation qui, à terme, le mettra à même de faire des technologies de l’information et de la communication une utilisation raisonnée, de percevoir les possibilités et les limites des traitements informatisés, de faire preuve d’esprit critique face aux résultats de ces traitements, et d’identifier les contraintes juridiques et sociales dans lesquelles s’inscrivent ces utilisations. »
Avant de mettre en place le système de certification, il fallait équiper les établissements d’équipements : ordinateurs, connexion Internet, etc. D’abord appliqué aux écoles primaires, il sera en 2008 intégré à l’enseignement au collège, avec un niveau de certification supérieur. Il sera même obligatoire pour décrocher le Diplôme National du Brevet (DNB), sauf pour les candidats libres. Voici les objectifs et domaines que comprenait le B2i :
- S’approprier un environnement informatique de travail
- Adopter une attitude responsable
- Créer, produire, traiter, exploiter des données
- S’informer, se documenter
- Communiquer, échanger
On pouvait passer des épreuves à l’aide du logiciel de l’Éducation Nationale OBii (outiller le B2i), mais ça c’était en 2011. Auparavant, les académies utilisaient ce qu’on appelait GIBii (Gestion Informatisée du Brevet Informatique et Internet), mais il a été remplacée, à cause de failles potentielles.
Un certificat abandonné progressivement
Comme nous venons de le voir, le B2i est théoriquement obligatoire pour avoir le DNB, sauf que dans la pratique, ce n’est pas du tout appliqué.
Je prends par exemple mon expérience personnelle : au collège, en rentrant en sixième, un de mes professeur était en charge de nous faire acquérir les compétences nécessaires à l’obtention du B2i, en nous précisant que si nous ne validions pas un certain nombre de compétences, nous n’aurions pas notre brevet des collèges. Cela a duré environ un mois, nous avons passé deux séances d’une heure dans une salle informatique en demi-groupes. Par la suite, on ne m’en a jamais reparlé, et j’ai eu mon diplôme sans problèmes.
En réalité, beaucoup de problèmes on subsisté, relevés par Bruno de Vauchelle quand le B2i a eu 10 ans. En fait, le problème avec cette certification, c’est qu’elle n’est pas précise du tout, il n’y a pas réellement de compétences définies et chaque établissements pouvait décider de la manière dont ils évaluaient les compétences de leurs élèves : sur ordinateur, ou même sur papier ! Bref, encore une fois, on laisse les équipes pédagogiques se débrouiller, alors que souvent elles ne sont pas formées pour.
La fin du B2i, le début de Pix
Sur Wikipédia, on peut lire qu’à partir de 2017-18, le B2i est remplacé dans les établissements secondaires par un « cadre de référence des compétences numériques pour l’école et le collège ». Pour simplifier, pour le brevet des collèges, les professeurs doivent faire valider des compétences comprises dans un livret afin que l’élève aie le diplôme. L’Éducation Nationale n’a fait qu’ajouter les compétences du B2i à celles-ci. Mais c’était pour faire patienter, attendre qu’une autre plate-forme, qu’un autre projet se mette en place.
Pix est un service public créé en avril 2017, il se dit « Sart-up d’Etat » (oui, ça existe apparemment) dont le but est le même que le B2i, mais en mieux. Autre changement notable, c’est le fait que n’importe qui peut s’inscrire sur le site et passer des tests afin d’être certifié de certaines compétences avec un certain niveau. Cette plate-forme entièrement en ligne est actuellement utilisée (peut-être à Epitech, une école d’informatique ?), par exemple par l’Université d’Angers dans la formation PluriPass (qui permet de faire des études de santé). Cela devrait être utilisé dans certaines écoles de gaming, qui n’ont tout simplement pas de vrais cours.
Le B2i est mort
Voilà donc la fin du B2i. Une quinzaine d’années d’existence, peu d’impact, un Gouvernement en retard mais qui se rattrape avec un nouveau service. Bref, le manque d’évolutions et l’absence de plan national de mise en place ainsi qu’un cadre mal défini auront causé la perte de cette certification.
Nous reparlerons sûrement de Pix, car cette nouvelle certification est intéressante et nous permettra de savoir si le Gouvernement a changé tant de choses. Il est fort probable qu’avec la rentrée, que vous étudiiez ou non vous allez être amené à utiliser Pix.
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