Le PDG de Twitter a annoncé sur son réseau social la volonté de Twitter d’arrêter de diffuser des publicités d’ordre politique, une stratégie à l’antithèse de Facebook.
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Une annonce faite par Jack Dorsey en personne sur Twitter
Ce 30 octobre, Le PDG et co-fondateur de Twitter Jack Dorsey a annoncé dans un thread (pratique courante de Twitter consistant à publier une série de tweets pour faire passer un message. Voici comment il introduit son message :
« Nous avons pris la décision d’arrêter toute publicité politique sur Twitter à l’échelle mondiale. Nous croyons que le message politique doit être gagné et non acheté. »
We’ve made the decision to stop all political advertising on Twitter globally. We believe political message reach should be earned, not bought. Why? A few reasons…🧵
— jack (@jack) October 30, 2019
Pourquoi Twitter arrête les publicités politiques
Pour Jack Dorsey et ses collaborateurs, un message politique se doit d’être mobilisant, c’est-à-dire que c’est la décision d’une personne de soutenir un discours politique, sur les réseaux sociaux en « likeant » et partageant les publications du parti ou de la personne politique. On ne peut imposer un message politique à une personne, surtout s’il est très ciblé comme c’est le cas aujourd’hui. Selon Jack Dorsey, l’argent ne devrait pas permettre d’enlever l’étape de convaincre les internautes. Les réseaux sociaux vous connaissent, ils sont capables de créer un profil de vous et de vos centres d’intérêt, donc de vous proposer des publicités hyper ciblées, afin de mieux vendre.
Si il a d’abord envisagé de ne pas interdire les annonces de candidats, il le fait finalement, car il pourrait y avoir des abus, notamment sur les thèmes traités par les candidats.
De plus, selon lui, pas besoin de publicité pour convaincre et faire part de son message au plus grand nombre. Si Twitter n’est qu’une petite partie d’un écosystème politique immense, il y a déjà eu de belles histoires qui s’y sont déroulées, et ce sans la moindre publicité achetée. Des histoires, événements, changements qui ont su dépasser le cercle de Twitter et des réseaux sociaux, pour se concrétiser dans la réalité.
Jack Dorsey lance des piques à Facebook
Ce qui ressort également dans son annonce, ce sont les piques lancées à Facebook, plus ou moins intuitivement. En effet, Mark Zuckerberg a tenu le 17 octobre dernier un discours affirmant l’importance de la liberté d’expression pour Facebook et ce même pour les publicités. Voici ce qu’il disait :
« Nous ne vérifions pas les publicités politiques. Nous ne faisons pas ça pour aider les hommes politiques, mais parce que nous pensons que les gens devraient être capable de voir eux-mêmes ce que les hommes politiques disent. »
« Je pense que ce n’est pas bon pour une compagnie privée de censurer les hommes politiques ou les actualités dans une démocratie. »
Jack Dorsey, dans son thread, parle quasiment explicitement de Mark Zuckerberg en parodiant son discours pour le tourner à l’absurde :
« Par exemple, il n’est pas crédible pour nous de dire: «Nous travaillons fort pour empêcher les gens de jouer avec nos systèmes pour diffuser des informations trompeuses, mais si quelqu’un nous paye pour cibler et forcer les gens à voir leur publicité politique… eh bien… .ils peuvent dire ce qu’ils veulent! 😉 ” »
For instance, it‘s not credible for us to say: “We’re working hard to stop people from gaming our systems to spread misleading info, buuut if someone pays us to target and force people to see their political ad…well…they can say whatever they want! 😉”
— jack (@jack) October 30, 2019
Conclusion
Les informations précises de la mise en place de cette nouvelle politique publicitaire de Twitter seront communiquées le 15 novembre, pour une mise en place le 22 novembre, histoire de garantir une période de préavis pour les annonceurs. C’est une décision de la part de Twitter assez importante, qui se pose en concurrent direct de Facebook au niveau philosophique de la question, tout en s’attaquant presque directement à lui.
Jack Dorsey rajoute une chose :
« Ce n’est pas une question de libre expression. C’est à propos de payer pour atteindre. Et payer pour augmenter la portée du discours politique a des ramifications importantes que l’infrastructure démocratique actuelle n’est peut-être pas prête à gérer. Cela vaut la peine de prendre du recul pour avancer. »