Plus de deux mois après son lancement, le marché européen n’a aucune nouvelle de Threads. Si le réseau social de Meta y avait fonctionné durant quelques jours, ce n’est plus le cas. Mais l’entreprise l’assure : elle travaille à rendre disponible Threads sur le territoire européen, et donc en France.
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Threads arrivera en France : Meta le confirme
C’est Adam Mosserie, responsable d’Instagram, qui a révélé sur Threads travailler à le rendre accessible dans l’Union européenne. Pour des raisons de protection des données personnelles, le réseau social n’est pas encore accessible sur le territoire européen. En parallèle, il déclare aussi que le bouton d’édition des messages sera disponible ultérieurement. Pour l’un comme pour l’autre, aucune date n’a pour le moment été avancée. En réalité, Threads fait face à quelques difficultés, notamment nouvelles, imposées par la législation européenne.
Comme le rapportait Numerama il y a quelques semaines, le logo de Threads est réapparu sur Instagram en France. Un indice supplémentaire venant confirmer l’arrivée du réseau social chez nous.
La législation européenne se ressert autour des réseaux sociaux
L’application mobile Threads demande à avoir accès à beaucoup de données, pour qu’elle les collecte. Cela fait partie de la politique de Meta, c’est même une partie importante de son modèle économique : elle collecte des données sur ses utilisateurs pour les revendre à des annonceurs, afin qu’ils affichent de la publicité sur ses réseaux sociaux (Facebook, Instagram et prochainement Threads). Conscient des probabilités d’être bloqué dans l’Union européenne à cause du RGPD, Meta semble ne pas avoir préparé l’arrivée de Threads sur le territoire, du moins pas au départ.
En plus de ça, deux autres événements vont compliquer la vie de Threads. Le premier, c’est le Digital Services Act : une nouvelle législation européenne à destination des plateformes numériques déjà entrée en vigueur, y compris les réseaux sociaux. Elle vise à imposer une modération plus stricte sur ces sites, mais aussi à obliger les éditeurs à révéler le contenu de leurs algorithmes de recommandation. L’autre, beaucoup moins impactant dans le cas de Threads, c’est le Digital Markets Act, autre nouvelle législation européenne. Elle vise notamment à mettre fin à l’auto-préférence sur les plateformes : celles d’une même entreprise ne pourront plus s’avantager entre elles si elles sont trop importantes. De plus, les messageries de ces grosses entreprises devront aussi être interopérables : de quoi rajouter du travail à Meta, avec ses multiples messageries (Messenger, WhatsApp, Instagram).
Récit du succès du démarrage de Threads, avant son arrêt (presque) net
Pourtant, le succès de Threads était bien parti. Tout d’abord parce que derrière lui, il y a Meta, à l’origine entre autres de Facebook, Instagram et WhatsApp. Aussi, tous les utilisateurs d’Instagram ont été invités à rejoindre le réseau social. De plus, le réseau social représentait une sorte d’utopie, d’échappatoire, face à un Twitter au fonctionnement similaire, mais devenu instable avec l’arrivée d’Elon Musk aux commandes.
L’occasion était alors trop belle, et c’est peut-être pour ça que Meta a avancé la sortie de son nouveau réseau social début juillet. Une occasion qui a connu son succès : en moins de cinq jours, plus de 100 millions de personnes s’y sont inscrites. Il y a plus d’un mois, le nombre d’utilisateurs quotidiens s’établissait à 10,3 millions, comme l’écrivait Le Monde. Une dégringolade qui pourrait s’accélérer si Meta ne réagit pas à temps pour élargir son réseau social à quelque 400 millions d’internautes européens.