Depuis quelques jours, la version Pro de ChatGPT est disponible en France, au prix de 20 dollars par mois. Si l’abonnement apporte quelques avantages, ils ne sont selon moi pas utiles, du moins pas tout de suite.
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La promesse d’OpenAI pour ChatGPT Plus
Sur son site, OpenAI énumère les avantages apportés par la version « Plus » de son outil basé sur GTP-3 :
- Accès général à ChatGPT, même pendant les heures de pointe
- Temps de réponse plus rapides
- Accès prioritaire aux nouvelles fonctionnalités et améliorations
N’oubliez pas qu’avec la TVA de 20%, l’abonnement est en fait à 24 dollars par mois. OpenAI étant située aux États-Unis, la société n’a pas à indiquer les tarifs comprenant la TVA (il faut aussi ajouter de potentiels frais dus au change entre le dollar et l’euro). Dans le billet de blog d’annonce de ChatGPT Plus, OpenAI précise vouloir garder un accès gratuit à son chatbot. C’est d’ailleurs avec un tel prix d’abonnement que l’entreprise dit être « en mesure de soutenir la disponibilité de l’accès gratuit pour le plus grand nombre de personnes possible ». Les API seront bientôt régulées dans le même temps : elles permettent plein de choses, comme de poser des questions à Napoléon, générer automatiquement des réponses à ses mails ou bien de créer une IA marxiste.
Un abonnement à la version Pro de ChatGPT trop cher et qui ne sert pas à grand-chose
Ce qu’il faut retenir de cet abonnement, c’est qu’il ne change rien à la puissance de ChatGPT : le modèle de langage est exactement le même qu’avec une utilisation en mode « gratuit ». Ce qui veut dire que pour la très grande majorité des utilisateurs, avoir un temps de réponse plus rapide n’est pas important et que par conséquent, l’abonnement n’est pas très utile. À moins que vous n’utilisiez l’outil dans un contexte professionnel, il n’y a a priori aucune raison de s’intéresser à ChatGPT Plus. Il faut toutefois reconnaître que les périodes d’indisponibilité du service, notamment en journée, peuvent faire craquer pour l’abonnement.
Aussi, la longueur des textes générés n’est pas améliorée non plus : nul besoin alors de s’abonner pour profiter de textes plus complets. La solution reste de poser plusieurs questions réunies dans une unique conversation pour que ChatGPT se souvienne de vos anciennes requêtes. Si dans le futur des fonctionnalités exclusives sont disponibles, alors là oui, l’abonnement ChatGPT Plus pourrait être vraiment utile. On pense évidemment à l’arrivée de GPT-4, nouvelle mouture du modèle de langage qui promet d’être bien plus performant que sa version précédente.
Bing avec ChatGPT pourrait rencontrer un fort succès
L’autre événement qui pourrait mettre à mal la version Pro de ChatGPT, c’est l’arrivée de GPT-3 sur… Bing. Il y a quelques jours, Microsoft a annoncé l’intégration de l’outil d’intelligence artificielle sur son moteur de recherche. Son arrivée était attendue, tout comme la fameuse « connexion de ChatGPT à Internet » : de quoi aller concurrencer Google et son modèle LaMDA. D’ailleurs, Microsoft veut intégrer GPT-3 dans Edge, son navigateur web, mais aussi dans toute la suite Office.
La grande force de ce « ChatGPT sur Bing » est qu’il cite les sources sur lesquels il s’appuie pour ses réponses : de quoi avoir une synthèse des pages de résultats lorsqu’on lance une recherche. Cela répond également à l’une des failles de la création d’OpenAI : lorsque ChatGPT ne sait pas, il a tendance à inventer des choses et ne source jamais ses réponses. C’est tout simplement parce qu’il ne comprend rien à ce qu’il dit : il se contente de donner le mot d’après le plus probable. Une grande limite à cet outil, qui peut pourtant être une synthèse ultra-performante du web, comme l’est en un certain sens Wikipédia (qui était extrêmement craint à ses débuts).