Cette année, Netflix a sorti une nouvelle mini-série, The Playlist, retraçant l’histoire de la création de Spotify, de l’idée de base et de génie de Daniel Ek à la conception de l’application en passant par l’acquisition des droits et les relations avec les maisons de disques. À travers différents points de vue, The Playlist retransmet bien l’époque de Pirate Bay et des modems lents (que je n’ai pas connu, désolé).
Synopsis de The Playlist sur Netflix
« L’histoire du jeune entrepreneur suédois Daniel Ek et de ses principaux partenaires, qui ont révolutionné le monde de la musique en proposant des morceaux en streaming gratuitement dans le monde entier. Armés de convictions solides, d’une volonté inébranlable, d’un réseau efficace et de grands rêves, ces modestes passionnés ont renversé les règles en transformant notre façon d’écouter de la musique. »
Multiplier les points de vue pour mieux cerner le contexte de la création de Spotify
L’originalité et l’intelligence de The Playlist, c’est avant tout de multiplier les points de vue. Au-delà d’instaurer des intrigues parallèles, chaque épisode est construit autour d’un point de vue différent, d’un personnage à chaque fois :
- La vision : Daniel Ek, créateur de Spotify
- L’industrie : Per Sundin, directeur général de Sony Music Entertainment
- La loi : Petra Hansson, avocate qui va aider Spotify à ses débuts pour acquérir les droits
- Le codeur : Andreas Ehn, directeur technique de Spotify
- Le partenaire : Martin Lorentzon, entrepreneur spécialisé dans la publicité en ligne, qui s’est associé à Daniel Ek
- L’artiste : Bobbie, chanteuse qui subit le piratage, mais aussi le streaming
Avec six épisodes, on a là un panel assez large de personnages et donc d’intrigues. C’est là la vraie originalité de The Playlist et il faut reconnaître que c’est réussi.
La création de Spotify n’a pas été du gâteau et The Playlist le montre bien
De l’idée de base à la situation du streaming en 2022, créer et diriger Spotify, ce n’est pas facile, loin de là. La série The Playlist transmet bien le contexte socio-économique de l’époque, surtout dans le domaine de l’industrie musicale, qui perdait beaucoup d’argent d’un côté, mais dont la musique n’avait jamais été autant diffusée. Avec son idée, Daniel Ek pensait avoir trouvé une solution idéale : c’était sans compter sur les labels, qui justement ne voulaient pas « entendre parler de musique gratuite ».
Au final, en 2022, Spotify c’est quand même beaucoup de fonctionnalités payantes et la série interroge le téléspectateur sur la rémunération des artistes, mais il faut reconnaître que Daniel Ek a eu du flair. Le streaming est aujourd’hui le mode de diffusion ayant le monopole sur l’industrie musicale et plus personne ne peut faire sans. Les statistiques de Spotify sont aujourd’hui précieuses et si chaque utilisateur peut les consulter, c’est aussi de l’or en barre pour les maisons de disque, comme connaître les chansons les plus écoutées sur Spotify chaque jour dans le monde. Même Jean-Jacques Goldman, grande figure de la chanson française, avait résisté jusqu’en 2019 au streaming, avant de céder ses droits d’auteur à la plateforme.
Briser le quatrième mur : est-ce vraiment utile ?
En revanche, là où la série peut pêcher, c’est sur le brisement du quatrième mur. Aux débuts et/ou aux fins d’épisodes, il arrive que les personnages s’adressent directement à la caméra. Cette action est surtout utilisée pour faire les transitions entre les personnages et leurs intrigues justement, mais c’est souvent maladroit et mal exécuté.
On peut même remettre en cause l’intérêt même de briser le quatrième mur dans la série : on se rend compte que ce n’est pas forcément nécessaire. Avec sa construction narrative, The Playlist était déjà suffisamment originale. On peut penser que les créateurs de la série ont voulu aller plus loin.
The Playlist : on vous recommande cette mini-série Netflix
Même si The Playlist a ses failles, on vous recommande tout de même vivement d’aller la regarder, d’autant plus si le domaine des nouvelles technologies, de l’informatique et des aventures entrepreneuriales vous intéressent. La mini-série aborde aussi la conception du lecteur de musique, qu’on peut même modifier aujourd’hui ! Avec des épisodes d’environ 45 minutes, c’est une série Netflix qui se termine rapidement et même si la structure narrative n’est pas linéaire, on s’accroche très facilement.
Netflix regorde de mini-séries qu’on vous recommande chaudement, comme Inventing Anna, ou encore L’Homme le plus détesté d’Internet.