Après 11 mois de bataille, la pétition « Stop à la destruction des jeux vidéo » entre dans sa dernière ligne droite. Il lui reste un mois pour collecter encore près de 400 000 signatures afin de déclencher une initiative citoyenne europénne. On vous explique comment ça fonctionne.
Plus qu’un mois pour signer la pétition « Stop à la destruction des jeux vidéo »
Cette pétition Stop Killing Games vise à « imposer aux éditeurs qui vendent ou accordent des licences pour des jeux vidéos […] aux consommateurs de l’Union européenne l’obligation de laisser ces jeux vidéo dans un état fonctionnel (jouable) ». Ce qu’elle dénonce, c’est le fait que des éditeurs peuvent mettre fin à des jeux vidéo en ligne, simplement en les désactivant. Si demain Epic Games décide de fermer Fortnite, alors plus personne ne pourra jouer à Fortnite. Ce qui mettrait dans l’embarras les joueurs ayant dépensé de l’argent dans le jeu. Ce qui empêcherait quiconque d’y jouer, alors que c’est un fragment de la culture au sens large.

L’initiative « vise à empêcher le blocage à distance des jeux vidéo par les éditeurs et à fournir ensuite des moyens raisonnables de faire en sorte que ces jeux continuent à fonctionner sans la participation de l’éditeur ». Par exemple, un jeu comme Galaxy Life, jeu en ligne similaire à Clash of Clans, avait été fermé par Ubisoft. Sauf que du jour au lendemain, plus aucun moyen d’y jouer. Heureusement, des développeurs se sont associés pour reprendre le jeu : une mission laborieuse, sans aucune aide de l’éditeur, pour qui cela n’aurait pas coûté cher de les aider.

Stop Killing Games est née en avril 2024, à l’initiative du vidéaste et militant Ross Scott (connu sous le pseudonyme Accursed Farms sur YouTube), en réaction à la fermeture brutale des serveurs du jeu The Crew par Ubisoft. Cette décision a rendu le jeu totalement inutilisable, même pour les personnes l’ayant acheté, et a suscité une vague d’indignation parmi les joueurs et la communauté vidéoludique.
Il manque encore 400 000 signatures à Stop Killing Games
Cette pétition en ligne souhaite déclencher une initiative citoyenne européenne. Elle permet aux citoyens de l’Union européenne de demander à la Commission européenne de proposer une nouvelle législation. Parmi celles qui ont fait beaucoup de bruit, il y a celle visant à interdire les thérapies de conversion des LGBT+, qui avait atteint le palier le mois dernier.
Pour que cette initiative soit reçue par la Commission européenne, il faut recueillir plus d’un million de signatures de citoyens européens provenant d’au moins sept pays différents. Pour qu’un pays soit « pris en compte », il faut atteindre pour chaque pays un seuil minimal de signatures, selon la taille de sa population. Mais ce n’est pas tout : dans l’idéal, Stop Killing Games devrait récolter au moins 1,2 million de signatures. Après la clôture, les autorités vont vérifier les signatures et probablement en retirer. Si après « nettoyage », la pétition a moins d’un million de signatures, alors l’initiative citoyenne européenne ne sera pas déclenchée.

400 000 signatures en un mois, c’est énorme, mais depuis quelques jours, un regain d’intérêt se fait sentir. Sur le graphique de l’évolution des signatures, on voit un pic se former dans tous les pays européens. Ce qui déclenche ça, c’est évidemment l’urgence à l’approche de la clôture : elle se ferme au 31 juillet. L’Allemagne et pour l’instant le pays le plus mobilisé avec 130 000 signatures (soit 192,37% de son objectif). Quant à la France, elle vient de rattraper la Pologne et passer deuxième avec près de 65 000 signatures, soit 115,68% de son objectif.