L’impression 3D est en train de bouleverser l’univers médical. Ses capacités d’itération et de personnalisation à l’extrême en font un outil privilégié pour les professionnels de la santé.
De plus, l’apparition des imprimantes 3D de bureau a considérablement démocratisé cette technologie de pointe, permettant même au plus petit cabinet dentaire ou médical d’y avoir accès.
Des impressions 3D biocompatibles sur mesure
Les imprimantes 3D utilisent entre autres des matériaux biocompatibles qui sont conçus pour rester en contact avec le corps humain et animal. Mais surtout, l’impression 3D ouvre la voie à des traitements toujours plus rapides, efficaces et personnalisés dans un secteur où chaque patient est unique.
Les pièces sont imprimées sur mesure pour s’adapter parfaitement aux besoins du patient (ce qui évite entre autres les problèmes liés à l’esthétique) et leur résistance permet un usage sur la durée sans risque sanitaire.
Ainsi, elle est utilisée pour fabriquer des prothèses sur mesure. Shirley Anderson, un Américain amputé de la mâchoire suite à un cancer de la langue, a par exemple pu se faire imprimer en 3D une prothèse légère et parfaitement adaptée à sa morphologie pour retrouver une apparence normale.
Son traitement médical par impression 3D est documenté sur le site de Formlabs.
Autre exemple : l’impression 3D permet de fabriquer des trachées ou stents trachéaux sur mesure pour aider les patients ayant du mal à respirer. Ainsi en 2013, un bébé atteint de trachéobronchomalacie, une faiblesse des cartilages bronchiques qui le faisait s’étouffer plusieurs fois par jour, a pu être soigné car le chirurgien a imprimé en 3D une prothèse de trachée adaptée.
Une aide considérable en chirurgie
L’impression 3D s’affirme de plus en plus comme un indispensable pour les interventions chirurgicales.
Elle permet de créer des outils adaptés comme par exemple Sutrue, un appareil de suture automatique qui offre des résultats très propres et réguliers pour réduire l’endommagement des tissus. Elle sert aussi à se préparer aux opérations.
Prenons un exemple en cardiologie : en utilisant l’imagerie médicale du patient, il est aisé de modéliser ses artères sur support numérique puis de les imprimer en 3D. Cela a pour but de mieux visualiser où se trouve l’anomalie, donc de mieux déterminer comment la traiter et ainsi de réduire les risques d’échec lors de l’opération.
Le médecin peut aussi s’entrainer sur la maquette pour mieux appréhender des interventions complexes. En plus, le patient est rassuré car il peut voir sur la maquette l’opération qu’il va subir, et ce de façon totalement personnalisée. En dentisterie, on utilise beaucoup les imprimantes 3D pour fabriquer des guides chirurgicaux, un genre de prothèse placée sur la dentition du patient qui permet de bien définir l’axe où doit être percée la gencive pour y placer ensuite l’implant. Cela rend la procédure bien plus rapide et précise.
Des tissus et organes fonctionnels ?
La bio-impression (impression 3D de tissus biologiques ou d’organes) est en pleine progression. Elle a longtemps été pensée impossible car il fallait parvenir à fabriquer des tissus avec un réseau de capillaires très fin et complexe permettant d’oxygéner les cellules.
Rien à voir avec de “simples” prothèses ou implants donc. Pourtant ces dernières années, plusieurs équipes de chercheurs ont réussi à imprimer des tissus biologiques. En 2016, des chercheurs américains ont par exemple constitué des cartilages d’oreille, des muscles, des fragments de mandibules et des os crâniens humains.
Leur greffe sur des patients reste toutefois limitée, notamment à cause du risque de rejet au bout de plusieurs semaines.
Par ailleurs, des chercheurs australiens qui travaillent activement sur la fabrication d’un cœur imprimé en 3D sont parvenus à imprimer des cellules humaines qui pourraient servir à réparer les tissus cardiaques endommagés. Imprimer des organes vivants n’a donc plus grand chose d’un fantasme futuriste…
Peut-être sera-t-il bientôt possible de remplacer les organes des individus malades à partir de leurs propres cellules.
Mais parallèlement, une telle avancée scientifique posera forcément d’importantes questions d’éthique, notamment sur la jeunesse éternelle et même le clonage (qui fait déjà débat en science aujourd’hui). Sans compter les conséquences sur la croissance démographique si l’on continue de défier la mort par la science. Finalement, il est bien possible que les limites de l’impression 3D à terme soient plus d’ordre éthique que physique…
Cet article me paraît très important en de nombreux points. Autant d’un point de vue progression mais aussi d’un point de vue réel.
Nous avons la preuve que l’informatique n’est pas seulement du virtuel.
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