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Jacquie et Michel : une enquête ouverte pour viol et proxénétisme

Le site de vidéos pornographiques Jacquie et Michel fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour « proxénétisme aggravé et viols ». Une enquête ouverte suite aux signalements de trois associations féministes : Le Mouvement du Nid, Osez le Féminisme ! et Les effronté·es.

Il y a quelques mois, une pétition avait réunit plus de 750 000 signatures pour fermer Pornhub ; le site était accusé d’héberger des vidéos de trafic sexuel et de viols d’enfants.

« Les coulisses sordides du porno amateur » : Konbini publie des témoignages de femmes

Le 18 février 2020, Konbini publie un reportage de 9 minutes dans lequel on voit deux femmes témoigner des conditions de tournage des vidéos amateurs tournées pour le site Jacquie et Michel. Ces deux personnes là racontent comment on leur a imposé des pratiques sexuelles non-voulues ainsi que les conséquences sur leurs vies : moqueries, insultes, violences.

On y entend également des échanges téléphoniques édifiants avec le gérant de la société Yves Remords, qui produit des vidéos pour Jacquie et Michel qui déclare forcer les actrices amatrices à certaines pratiques sexuelles. Un autre échange téléphonique est diffusé, cette fois-ci avec l’un des fondateurs de la société Ares, qui est propriétaire de la marque et des sites Jacquie et Michel ; il déclare couvrir les primes données aux personnes qui convainquent des femmes de tourner dans les vidéos en prestations diverses. Cela peut être considéré comme du proxénétisme aggravé.

Le Mouvement du Nid, Osez le Féminisme ! et Les effronté·es ont fait un signalement au Procureur de la République

Peu de temps après la parution de ce reportage, les trois associations féministes ont signalé ces témoignages au Procureur de la République. En ce début septembre, cela a mené à l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris à l’encontre de la société Jacquie et Michel pour « proxénétisme aggravé » et « viols ». Les trois associations se réjouissent de l’avancement de ce combat, comme le déclare Claire Quidet, présidente du Mouvement du Nid dans un communiqué partagé :

« Nous espérons ainsi que cette procédure judiciaire permettra de réveler la réalité de “l’industrie pornographique”, qui relève de la prostitution filmée. Nous recevons de nombreux témoignages de personnes accompagnées qui vont dans ce sens »

Les trois associations féministes mettent en cause des « modes opératoires bien huilés à travers lesquels les proxénètes de « Jacquie et Michel » ciblent les femmes les plus vulnérables, pour commettre des violences sexuelles contre elles ». Des témoignages autres que ceux publiés par Konbini ont été collectés par les associations qui ont signalés les « actes de torture et de barbarie et d’abus de faiblesse », elles espèrent qu’ils seront retenus dans l’enquête. Voici la déclaration de Claire Charlès, présidente des effronté·es :

« Nous ne nous laisserons pas berner par la stratégie de glamourisation de la violence du système pornocriminel : loin d’être une marque populaire, fun et française, Jacquie et Michel est un cheval de Troie de la culture du viol, qui cible en priorité les plus jeunes »

Jacquie et Michel dément la responsabilité de ces agressions sexuelles

Thierry Doucre, directeur marketing de Jacquie et Michel a été contacté par 20 Minutes ; il déclare au journal que la société qu’il représente ne tourne pas les films mais ne fait que les diffuser ; il met en cause d’autres sociétés de production : « […] quand on nous remonte un problème, nous cessons toute collaboration avec cette société. ». Il ajoute que seuls deux contrats ont été rompus : en 2012 et en 2013. Il ajoute : « Mais on va collaborer avec la justice bien, évidemment. Et nous serons avec elle s’il faut poursuivre un producteur qui n’a bien fait son travail. ».

Hier soir, le groupe Ares a publié un communiqué qui confirme la position de Thierry Doucre : Jacquie et Michel diffuse « les films tournés par des sociétés de production tierces et indépendantes ». Il annonce également lancer aujourd’hui une enquête interne concernant ces sociétés et « rompra immédiatement tout lien avec celle(s) qui serai(en)t mise(s) en cause si les faits étaient avérés ». Me Nicolas Cellupica, avocat du groupe, a été contacté par l’AFP, il confirme que le groupe Ares qu’il représente « a déjà rompu par le passé des liens avec des sociétés de production après de telles dénonciations ».

Le lien entre Jacquie et Michel et ces sociétés de production dont on parle est peut-être plus étroit qu’il n’y paraît. En effet, on peut lire sur Wikipédia qu’un avocat « 

indique l’existence d’un réseau d’entreprises comportant plusieurs structures de production, de diffusion, ainsi que des holdings. Au centre du dispositif, la société Arès, dirigée par Michel Piron et son fils Thibaut (directeur général), exploite des droits de la marque et est éditrice du site principal. ». Reste à attendre le déroulement et la fin de l’enquête confiée à la police judiciaire de Paris pour en savoir plus sur ce qu’il se passe avec Jacquie et Michel.

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