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CD-ROM : 40 ans déjà pour ce support qui a révolutionné le multimédia

En juin 2025, le CD-ROM célèbre son 40ᵉ anniversaire : quatre décennies déjà que ce support a marqué un tournant majeur dans l’histoire du numérique. Né comme une évolution du Compact Disc Audio, le CD-ROM, pour « Compact Disc Read Only Memory », a ouvert la voie à une nouvelle ère : celle du multimédia accessible au grand public.

Avec une capacité de stockage impressionnante pour l’époque (650 à 700 Mo), il a relégué les disquettes 3,5 pouces et leurs maigres 1,44 Mo au rang d’antiquités en un temps record. Encyclopédies interactives, jeux vidéo novateurs, logiciels éducatifs : le CD-ROM a été au cœur de la révolution numérique des années 90, façonnant les usages de toute une génération.

À l’occasion de ce 40ᵉ anniversaire, replongeons dans l’histoire fascinante de ce support emblématique qui a profondément transformé notre rapport aux données numériques… avant d’être balayé par la dématérialisation.

La naissance du CD-ROM : une évolution logique

L’histoire du CD-ROM s’inscrit directement dans la dynamique d’innovation des années 1980. En 1982, Sony et Philips lancent le Compact Disc Audio (CD), une révolution dans le monde de la musique, permettant de stocker jusqu’à 74 minutes de son avec une qualité numérique inégalée. Le succès est immédiat, mais très vite, les ingénieurs réalisent que ce format pourrait avoir un potentiel bien plus vaste que la simple musique.

L’idée germe alors : pourquoi ne pas adapter le CD pour stocker des données informatiques ? C’est ainsi qu’en juin 1985, après plusieurs années de développement, naît officiellement le Compact Disc Read Only Memory (CD-ROM). Bien que la date exacte du lancement reste floue, cette année-là marque l’introduction du support dans le monde informatique.

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Copyright Asim Saleem

La collaboration entre Sony et Philips est déterminante : en capitalisant sur le standard physique du CD audio, ils conçoivent un disque qui utilise la même technologie de lecture optique, mais avec une structure adaptée aux fichiers informatiques. Ce nouveau support vise un objectif clair : offrir une capacité de stockage massive, bien supérieure à celle des disquettes alors omniprésentes.

Avec ses 650 à 700 Mo de capacité, le CD-ROM ouvre des perspectives inédites pour les développeurs de logiciels, qui commencent à rêver de contenus riches en images, en sons, et même en vidéos. Ce nouveau support jette ainsi les bases de ce que l’on appellera bientôt le multimédia, une révolution qui prendra véritablement son envol au cours des années 90.

Caractéristiques techniques du CD-ROM

Le succès du CD-ROM repose en grande partie sur ses caractéristiques techniques impressionnantes pour l’époque. Dérivé direct du CD audio, il conserve la même taille (120 mm de diamètre) et la même apparence physique, mais sa vocation est tout autre : stocker des données informatiques sous forme numérique, accessibles en lecture seule.

Sa capacité, oscillant entre 650 et 700 mégaoctets, représente une avancée spectaculaire par rapport aux disquettes 3,5 pouces, qui plafonnaient à 1,44 Mo. À titre de comparaison, un seul CD-ROM équivalait à plus de 450 disquettes, une véritable révolution pour les utilisateurs comme pour les éditeurs de logiciels.

Techniquement, le CD-ROM fonctionne grâce à un faisceau laser qui lit des « pits » et « lands » (petites cavités et plateaux microscopiques) gravés sur la surface du disque. Contrairement au disque dur, il est dit « read only » : l’utilisateur peut lire les données mais pas les modifier. Cela en faisait un support idéal pour la diffusion de contenus figés : encyclopédies, jeux vidéo, logiciels éducatifs ou catalogues.

lecteur CD-ROM

Autre point important : bien qu’il partageait son format physique avec le CD audio, le CD-ROM nécessitait un lecteur CD-ROM dédié pour être exploité sur un ordinateur. Il était néanmoins compatible dans une certaine mesure : certains lecteurs audio pouvaient lire les pistes sonores contenues dans des CD-ROM hybrides (par exemple les jeux vidéo avec musique).

Enfin, pour la petite anecdote linguistique : si le terme « CD-ROM » s’est imposé internationalement, l’Académie française a préconisé dès les années 90 l’usage du mot « cédérom », francisation désormais bien ancrée dans la langue courante.

L’âge d’or du CD-ROM : multimédia et culture numérique

Dès le début des années 1990, le CD-ROM s’impose comme le support incontournable pour tous les contenus numériques dits « multimédia ». Sa capacité de stockage permet de combiner texte, images, son, et parfois même des vidéos, ouvrant ainsi la porte à des expériences interactives inédites pour le grand public.

Les encyclopédies numériques deviennent rapidement les stars du genre. Qui n’a jamais feuilleté (virtuellement) les pages d’Encarta de Microsoft ou d’Universalis sur cédérom ? Ces produits remplacent les lourds volumes papier par une recherche instantanée et une richesse de contenus impressionnante, révolutionnant l’accès au savoir à la maison comme à l’école.

encyclopédie Universalis

Côté divertissement, le CD-ROM est à l’origine de véritables phénomènes culturels. Des jeux vidéo emblématiques comme Myst, The 7th Guest ou encore Command & Conquer repoussent les limites techniques et artistiques grâce aux possibilités inédites du support. Le secteur éducatif n’est pas en reste avec des productions ludo-éducatives qui séduisent parents et enseignants, à l’image des logiciels Adibou ou des atlas interactifs.

Le CD-ROM marque aussi l’entrée de nombreux foyers dans l’ère du PC familial, contribuant à démocratiser l’informatique en la rendant plus attractive grâce à ses contenus riches et variés. Les musées, les maisons d’édition, et même les entreprises s’emparent du format pour créer des visites virtuelles, des catalogues interactifs ou des supports de formation. Entre 1990 et 2000, le cédérom est donc bien plus qu’un simple support : il devient un symbole de modernité, un passeport vers la découverte numérique et une pièce maîtresse de la culture geek naissante.

Le déclin face aux nouvelles technologies

Après avoir connu un véritable âge d’or tout au long des années 90, le CD-ROM commence à montrer ses limites à l’aube des années 2000. Plusieurs facteurs vont contribuer à son déclin progressif, jusqu’à sa quasi-disparition du paysage informatique.

Le premier coup est porté par l’arrivée du DVD, qui reprend le principe du disque optique, mais avec une capacité démultipliée : jusqu’à 4,7 Go en simple couche, soit sept fois plus qu’un CD-ROM. Cette avancée permet non seulement de stocker des films entiers en qualité numérique, mais aussi des jeux vidéo et des logiciels bien plus volumineux.

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Parallèlement, l’essor d’Internet à haut débit transforme radicalement les usages. Ce qui nécessitait autrefois un support physique devient progressivement accessible en téléchargement ou en streaming. Les encyclopédies numériques, jadis incontournables, cèdent la place à Wikipédia ou aux services en ligne, rendant les cédéroms obsolètes en quelques années à peine. Les clés USB et les disques durs externes viennent également concurrencer le CD-ROM sur le terrain du stockage : réinscriptibles, plus compacts et beaucoup plus rapides, ils finissent d’enterrer le support optique auprès du grand public.

Enfin, l’évolution du matériel informatique joue un rôle décisif : de plus en plus d’ordinateurs portables et fixes sont désormais vendus sans lecteur optique, signe clair que l’ère du CD-ROM touche à sa fin.

En à peine deux décennies, le cédérom est ainsi passé du statut de support révolutionnaire à celui d’objet du passé, balayé par des technologies plus souples, plus rapides et mieux adaptées aux nouveaux usages numériques.

Héritage et usages actuels

Quarante ans après son invention, le CD-ROM reste un symbole marquant de la révolution numérique des années 90. Même s’il a largement disparu des usages quotidiens, son empreinte perdure à plusieurs niveaux. D’abord, il a pavé la voie à toute une génération de supports optiques : DVD, Blu-ray, et même les disques laser spécifiques aux consoles de jeux vidéo. Le principe de la lecture optique et la standardisation des formats ont profondément façonné l’industrie du stockage numérique.

Aujourd’hui, le CD-ROM est devenu un objet culte pour les amateurs de rétro-informatique et de jeux vidéo vintage. Des communautés de passionnés s’efforcent de préserver ces anciens contenus, tandis que certains collectionneurs traquent les cédéroms rares ou emblématiques qui ont marqué leur enfance ou leur adolescence.

Dans certains secteurs professionnels, notamment l’industrie ou l’archivage, le CD-ROM reste encore utilisé ponctuellement pour des raisons de compatibilité ou de conservation. Son côté « lecture seule » en fait un support fiable pour protéger certaines données sensibles contre la modification accidentelle. L’héritage culturel du CD-ROM reste immense : il a démocratisé l’idée même de multimédia interactif, familiarisant des millions d’utilisateurs avec les interfaces riches en sons, vidéos et animations, bien avant l’avènement du web tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Relire vos anciens CD-ROM

Comment relire vos anciens CD-ROM aujourd’hui ?

Même si la plupart des ordinateurs récents n’intègrent plus de lecteur optique, il est toujours possible de redécouvrir vos anciens cédéroms grâce à des lecteurs CD/DVD externes USB. Faciles à brancher et compatibles avec Windows comme macOS, ces périphériques sont parfaits pour accéder à vos vieux jeux, encyclopédies ou archives numériques.
Pour préserver vos collections, pensez aussi aux boîtiers de conservation (étuis rigides, classeurs à pochettes…), idéaux pour éviter les rayures et prolonger la durée de vie de vos disques.

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