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Arte, l’anti-Ubisoft du service public qui fait des jeux vidéo avec trois titres en préparation

Arte, c’est la chaîne des documentaires allemands sur les girafes le mardi après-midi, mais aussi un éditeur et un coproducteur de jeux vidéo : la chaîne de télévision vient de fêter dix ans de carrière dans l’industrie. Elle annonce l’arrivée de trois titres à venir en 2024 et en 2025 avec 30 Birds, The Merlies et Gloomy Eyes.

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Les jeux vidéo « Arte » à venir

30 Birds : mélanger 2D et 3D n’est plus une mauvaise idée

Il est loin le temps des jeux vidéo qui mélangeaient 2D et 3D sans réussir à trouver leur formule : 30 Birds semble vouloir aller plus loin. Moins qu’un jeu de plateforme, plus qu’un point and click, c’est comme souvent chez l’éditeur un jeu d’aventure. Cette fois-ci, c’est Zig que vous incarnez : une jeune fille qui doit trouver trente oiseaux pour récupérer une certaine Simurgh, dont le peuple des lanternes a besoin. Le jeu est inspiré du poème persan La Conférence des oiseaux et est en développement chez RAM RAM Games. Arrivée prévue en 2024 sur Steam et consoles (lesquelles sont à confirmer).

30 birds

The Merlies : que feraient les oiseaux si les humains disparaissaient ?

Arte présente ce jeu comme à mi-chemin entre un village builder et un jeu d’exploration, bien que l’esthétique ressemble davantage à un plateformer et à un style bande dessinée. Le jeu se déroule dans un monde où un peuple d’oiseaux vit sur les vestiges d’une civilisation humaine disparue. Des oiseaux pas forcément courageux, mais bien futés, qui utilisent nos déchets pour construire une autre civilisation. The Merlies est une idée de Cosmografik laissant clairement transparaître un message prônant la transition écologique. Date de sortie prévue pour début 2025 sur Steam et Nintendo Switch : le jeu est en développement chez Darjeeling.

the merlies

Gloomy Eyes : Roméo le zombie et Juliette l’humaine

Dernier jeu en préparation officiellement chez Arte, Gloomy Eyes : il s’agit en réalité de l’adaptation du « jeu » en réalité virtuelle du même nom, mélangeant puzzle et narration, sorti en février 2020. On y incarne Gloomy et Nena, respectivement un zombie et une humaine, qui doivent retrouver le soleil en résolvant des énigmes. Là encore, l’accent est mis sur la poésie de l’histoire, sorte de Roméo et Juliette revisité dans un monde horrifique. Arrivée annoncée pour 2025 sur Steam, et c’est en développement chez Fishing Cactus.

gloomy eyes

Arte : 10 ans d’un modèle presque inédit dans le jeu vidéo

C’est en 2013 qu’Arte s’est lancée dans le jeu vidéo. En 10 ans, 17 coproductions ont été réalisées et 8 sont en cours de réalisation. Une volonté née en France, puisqu’en Allemagne, les projets numériques de la chaîne européenne semblent moins aboutis. Et le numérique, ça parle télévision, séries web, SVoD, mais aussi jeux vidéo. En 10 ans, c’est 5 millions de téléchargements pour les jeux siglés « Arte », qui sont disponibles sur 10 plateformes et dans 176 pays. 45% de son marché se situe en dehors de l’Europe, dont une grande part en Amérique du Nord. Et le dernier jeu en date, c’est To Heel With The Ugly, adaptation libre du roman Et on tuera tous les affreux de Boris Vian sorti en mai dernier. Un jeu d’aventure avec de la narration, du point and click, mais aussi du combat.

Et la formule paraît séduire : selon Adrien Larouzée, responsable du pilotage des projets numériques de la chaîne, environ 300 propositions sont envoyées par des indépendants du monde entier. Au final, le coproducteur travaille sur trois projets en simultané en moyenne, après une sélection par son comité éditorial, le même qui analyse les autres projets audiovisuels. Tous les jeux vidéo édités par Arte proposent une version gratuite, sous quelque forme que ce soit. On peut les télécharger sur le site d’Arte directement, si l’on joue sur PC.

L’anti-Ubisoft : moins de jeux, moins de pressions

Si Arte a une image quelque peu ennuyeuse lorsqu’on pense à la chaîne de télévision, c’est tout de même moins le cas sur Internet. Parce qu’elle a une mission de service public, elle offre plus qu’elle ne prend et ça se veut également valable pour les jeux vidéo. C’est pour ça que l’hyper-rentabilité des grands éditeurs (EA, Ubisoft, Activision-Blizzard), ça ne l’intéresse pas vraiment. Pour Marianne Lévy-Leblond, directrice des créations numériques, la stratégie de la chaîne n’est pas tant de multiplier les titres que de les peaufiner et de les rendre intéressants. L’enjeu commercial n’étant pas le premier critère pour un « bon jeu », Arte ne semble pas jouer le jeu de la demande, mais plutôt le sien, celui de l’offre, avec ses propositions éditoriales. Ce qui fait que le rapport de force est différent avec les studios : la chaîne se targue d’avoir une relation de partenariat, main dans la main, plutôt qu’une relation commerciale, de client à producteur.

Cette figure de l’anti-éditeur de jeux vidéo se ressent également sur le positionnement des jeux. Chez la chaîne franco-allemande, pas de gros FPS, de MMORPG ou de MOBA. La recette est plutôt celle du jeu indépendant, du jeu d’auteur, en mettant en avant un « artisanat du développement », le tout axé sur l’originalité et l’innovation en termes de narration, de gameplay, de ton.

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