Netflix a publié le 17 mars 2021 Varsity Blues : Le scandale des admissions universitaires, un documentaire retraçant l’histoire de Rick Singer, le coach en admissions universitaires qui a permis à de riches familles de payer pour que leur enfant aille dans les université les plus prestigieuses.
Le synopsis de Varsity Blues : Le scandale des admissions universitaires
« Le documentaire Varsity Blues : Le Scandale des admissions universitaires, réalisé par Chris Smith; est une reconstitution de l’enquête sur le scandale de corruption des admissions à l’université en 2019. Dans cette enquête, le FBI examine les méthodes employées par Rick Singer pour convaincre des riches clients de flouer un système éducatif déjà conçu pour avantager les élèves les plus aisés. À l’aide d’un montage mêlant interviews et conversations entre Rick Singer et ses clients. »
Une escroquerie sur les admissions dans les universités américaines les plus prestigieuses
Contre de grosses sommes d’argent, Rick Singer permettait aux familles américaines les plus aisées la garantie d’inscrire leur enfant à l’université qu’elles souhaitaient. Pour cela, tous les moyens étaient bons. Si l’on connaissait quelques polémiques autour des subventions versées aux universités pour construire de nouveaux bâtiments et ouvrir de nouveaux cursus, qui débouchaient sur des admissions plus ou moins forcées, les méthodes de Rick Singer étaient différentes. Là il s’appuyait sur un véritable réseau de personnes travaillant dans les bureau des admissions et dans les départements sportifs des universités. Il a inscrit des futurs étudiants en filières sports-études, par exemple en aviron alors que ces derniers n’avaient jamais touché une rame. Il a fait passer des tests à des candidats qui ont été corrigés par des personnes douées pour ça avant d’envoyer les copise pour examen.
Rick Singer, un personne très mystérieux
Le personnage central de toute cette histoire est Rick Singer. Un homme pas spécialement charismatique, mais assez mystérieux dans sa personnalité et sa façon se de comporter. Toujours habillés de manière décontractée et la plupart du temps en jogging, c’est lui qui manigançait tout ça. On ne lui connaît pas vraiment d’amis, ni de proches, on sait juste qu’il est divorcé, qu’il a un fils et qu’il a cherché à faire des rencontres amoureuses. Il était obnubilé par son « travail », peut-être un remède à sa sociabilité limitée, c’est en tout cas ce que suggère Varsity Blues.
Varsity Blues : un mélange entre images d’archives, interviews et reconstitutions
Dans ce documentaire, les dialogues entre Rick Singer, ses associés et ses « clients » sont en fait des échanges réellement enregistrés par le FBI, certaines expressions ont été modifiées « pour plus de clarté ». Cela donne lieu à des scènes entièrement reconstituées qui prennent une place importante et qui permettent d’entrer facilement dans l’histoire et de comprendre pas à pas les enjeux de ce scandale. Sont utilisées également des images d’archives comme cela est traditionnellement fait dans les documentaires, qui proviennent quasiment toutes de journaux télévisés. Enfin, on retrouve inévitablement les interviews face caméra avec notamment John Vandemoer, condamné dans cette affaire : il était le coach de l’équipe de voile de l’université de Stanford et recevait dans son service des « donations » de riches familles.
Varsity Blues interroge le système des admissions universitaires et plus largement le système des études aux États-Unis
En parallèle du scandale qui a éclaté au grand jour dans la presse, Varsity Blues pose, par l’intermédiaire des intervenants interviewés, des questions concernant le système des admissions universitaires aux États-Unis. Il privilégierait les familles blanches aisées, via les tests que les candidats passent et via les procédures d’admission où il faut se mettre en avant. En effet, les candidats issus de milieux moins aisés ont moins de temps pour se préparer aux épreuves ou pour finaliser leur dossier. D’ailleurs, ils n’ont pas souvent les moyens d’engager des coachs en recrutement universitaire comme l’était Rick Singer (quand il était encore honnête) : ils ont alors moins de chances d’être pris.
Par ailleurs, le documentaire produit par Netflix interroge également sur les classements des universités qui existent aux États-Unis : on ne prend plus en compte les enseignements mais uniquement le prestige des universités. Le but, c’est d’avoir le nom d’une faculté sur son CV, ni plus, ni moins. Cela touche toute les classes évidemment, car ces universités font rêver le monde entier. Cependant, ce sont là encore les familles les plus aisées qui sont prêtes à mettre les moyens et même la morale en jeu pour augmenter les chances que leur enfant soit inscrit dans ces universités. Il est expliqué que pour ces failles, qui ont déjà tout ce qui leur faut pour vivre, recherchent les symboles de pouvoir et que parfois elles encouragent leurs enfants à aller dans ces prestigieuses écoles parce qu’eux n’ont pas eu cette chance.
Que penser de Varsity Blues ?
Ce qui est peut-être dommage, c’est que les dialogues reconstitués manquent d’adresse et de clarté. À plusieurs moments, on peut avoir l’impression de ne pas comprendre ce qu’il se passe et on n’a pas forcément l’impression d’assister à de véritables dialogues car il manque à quelques reprises de logique. Cependant, le storytelling est vraiment au rendez-vous comme souvent avec Netflix, avec beaucoup de scénarisation quitte à avoir un propos pas le plus construit. On aime ou on aime pas, force est de remarquer qu’avec ce documentaire, Netflix nous raconte l’Operation Varsity Blues.