Lors de mon récent voyage vers l’Estonie depuis Roissy Charles de Gaulle, j’ai eu l’opportunité de tester une technologie qui révolutionne l’expérience de vol : Starlink aviation. À bord d’un appareil Air Baltic équipé de cette solution internet par satellite, j’ai pu mesurer des débits impressionnants qui changent complètement la donne pour la connectivité en vol.
Cette expérience m’a permis de découvrir les performances réelles de Starlink aviation, mais aussi de réfléchir aux enjeux de sécurité que représente cette nouvelle infrastructure réseau dans l’aéronautique.
L’expérience Starlink aviation en conditions réelles
Dès l’embarquement, l’équipage d’Air Baltic a annoncé la disponibilité du Wi-Fi Starlink à l’oral et sur les écrans. Contrairement aux connexions satellites traditionnelles en vol, souvent lentes et instables, Starlink aviation promet une expérience proche de celle que vous pourriez avoir au sol avec une connexion fibre.
Les premiers tests de débit ont immédiatement confirmé cette promesse. Alors que l’avion naviguait à plus de 10 000 mètres d’altitude, j’ai enregistré des vitesses de téléchargement dépassant régulièrement les 200 Mbps, avec des pics à plus de 300 Mbps. La latence, généralement problématique avec les satellites géostationnaires, restait remarquablement basse grâce à l’orbite terrestre basse des satellites Starlink.
Cette performance permet enfin d’envisager des usages jusqu’alors impossibles en vol : streaming vidéo en haute définition, visioconférences professionnelles fluides, ou encore téléchargement de fichiers volumineux pendant le trajet. Si nous revenons sur la latence, il faudra tout de même renoncer à vos games de CS:GO ou League of Legends.


Comment se connecter au Wi-Fi Starlink
Le processus peut varier selon les compagnies mais chez Air Baltic, c’était extrêmement simple :
- Activez le Wi-Fi- sur votre appareil une fois que l’équipage annonce sa disponibilité (dans mon cas, c’était disponible avant même le décollage)
- Sélectionnez le réseau « Starlink » ou « airBaltic Starlink » dans la liste des réseaux disponibles
- C’est terminé !
- Dans certaines compagnies, vous serez redirigé vers un portail captif comme lorsque vous prenez le train avec la SNCF. Vous acceptez les conditions générales d’utilisation et c’est bon.
- On n’oublie pas les bonnes pratiques et on active son VPN. Si vous n’avez pas de VPN, nous avons écrit un guide pour vous.

Comment fonctionne Starlink aviation ?
La technologie Starlink aviation repose sur une constellation de satellites en orbite terrestre basse, située entre 340 et 570 kilomètres d’altitude. Cette proximité par rapport aux satellites géostationnaires traditionnels (à 35 000 kilomètres) explique en grande partie les performances exceptionnelles observées.

L’avion est équipé d’une antenne à réseau phasé installée sur le fuselage, capable de maintenir une connexion stable avec les satellites Starlink même à haute vitesse. Cette antenne suit automatiquement les satellites qui passent dans son champ de vision, assurant une continuité de service pendant tout le vol. Le système passe automatiquement d’un satellite à l’autre sans interruption perceptible pour l’utilisateur. Cette technique, appelée « handover », est cruciale pour maintenir une connexion stable sur de longues distances, comme un vol intercontinental.
Les enjeux de sécurité de Starlink aviation
Si les performances de Starlink aviation sont impressionnantes, cette nouvelle infrastructure soulève des questions importantes en matière de cybersécurité. La multiplication des points d’accès internet en vol crée de nouveaux vecteurs d’attaque potentiels.
Premièrement, la sécurisation des communications entre l’avion et les satellites Starlink repose sur un chiffrement propriétaire développé par SpaceX. Bien que l’entreprise assure un niveau de sécurité élevé, l’absence d’audit public de ces protocoles peut susciter des interrogations, notamment pour les vols transportant des passagers sensibles ou des données confidentielles.

Deuxièmement, l’infrastructure introduit une dépendance supplémentaire à une technologie contrôlée par une entreprise privée américaine. Cette centralisation pose des questions de souveraineté numérique, particulièrement pour les compagnies aériennes européennes comme Air Baltic.
La gestion des logs de connexion et des métadonnées générées par l’utilisation de Starlink aviation représente également un défi. Ces données peuvent révéler des informations sensibles sur les déplacements et habitudes des passagers, nécessitant une politique de confidentialité rigoureuse.
Starlink aviation face à la concurrence traditionnelle
Avant l’arrivée de Starlink aviation, les compagnies aériennes s’appuyaient principalement sur les satellites géostationnaires pour offrir une connectivité en vol. Ces systèmes, bien qu’éprouvés, souffraient de limitations importantes : débits faibles, latence élevée et coûts prohibitifs.
La comparaison est sans appel. Là où les solutions traditionnelles peinent à dépasser les 10 Mbps avec une latence de plusieurs centaines de millisecondes, Starlink aviation offre des performances comparables à une connexion internet terrestre de qualité. Cette différence transforme complètement l’usage que les passagers peuvent faire de la connectivité en vol.
L’avenir de la connectivité aérienne
L’adoption de Starlink aviation par Air Baltic s’inscrit dans une tendance plus large de modernisation de l’expérience de vol. D’autres compagnies aériennes évaluent actuellement cette technologie, et SpaceX annonce régulièrement de nouveaux partenariats dans l’industrie aéronautique. Air France devrait bientôt être équipé.
Cette évolution pourrait transformer le modèle économique des compagnies aériennes. Une connectivité haut débit fiable devient un avantage concurrentiel majeur, capable d’influencer le choix des passagers. Les compagnies pourraient également développer de nouveaux services payants basés sur cette infrastructure. Du point de vue technique, SpaceX continue d’améliorer les performances de Starlink aviation. Les prochaines générations de satellites promettent des débits encore plus élevés et une couverture géographique étendue, y compris au-dessus des océans et des pôles.
Les défis réglementaires de Starlink aviation
L’implémentation doit naviguer dans un environnement réglementaire complexe. Chaque pays survolé possède ses propres règles concernant les communications par satellite, créant un défi de conformité pour les compagnies aériennes internationales. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) et la Federal Aviation Administration (FAA) américaine travaillent actuellement sur l’harmonisation des standards pour les systèmes de connectivité par satellite en aviation. Cette standardisation sera cruciale pour le déploiement à grande échelle.
Questions fréquentes
C’est une solution internet haut débit par satellite développée par SpaceX, spécifiquement conçue pour équiper les avions commerciaux et offrir une connectivité comparable à celle disponible au sol.
On peut atteindre des débits supérieurs à 300 Mbps en téléchargement avec une latence faible, permettant le streaming vidéo, les visioconférences et le téléchargement de fichiers volumineux en vol.
Le chiffrement utilisé est propriétaire pour sécuriser les communications. Cependant, comme pour toute infrastructure réseau, des questions de cybersécurité subsistent concernant la protection des données et la souveraineté numérique.
Air Baltic fait partie des premières compagnies à avoir adopté Starlink. D’autres transporteurs évaluent actuellement cette technologie pour leurs flottes.
La couverture s’améliore constamment grâce au déploiement de nouveaux satellites. Elle couvre déjà la majorité des routes aériennes commerciales, avec une extension progressive vers les zones polaires et océaniques.