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Google monopole : 1 an après la condamnation, qu’est-ce qui a changé ?

Il y a exactement un an, jour pour jour, le 5 août 2024, un juge fédéral américain rendait un verdict qui allait marquer l’histoire de la tech : Google était reconnu coupable de monopole illégal dans la recherche en ligne. Douze mois plus tard, où en est cette affaire qui devait révolutionner le secteur ? Entre nouveaux procès, condamnations supplémentaires et stratégies d’appel, le dossier Google monopole s’est considérablement complexifié en 2025.

Un rappel de la condamnation historique du Google monopole

Le 5 août 2024, le juge Amit Mehta concluait que Google détenait effectivement un monopole illégal. Notamment sur la recherche en ligne, après avoir versé des dizaines de milliards de dollars à des partenaires comme Apple pour rester le moteur de recherche par défaut. Avec plus de 90% du marché mondial des moteurs de recherche, cette décision historique ouvrait la voie à une possible restructuration forcée du géant de Mountain View.

Amit Mehta

Le ministère américain de la Justice avait alors évoqué des mesures drastiques : démantèlement partiel, séparation d’Android, obligation de partager les données avec la concurrence. Un an après, ces menaces se sont précisées et de nouveaux fronts judiciaires se sont ouverts.

2025 : une année de nouvelles condamnations

L’année 2025 a été particulièrement difficile pour Google sur le front antitrust. En avril 2025, la juge fédérale Leonie Brinkema a rendu un nouveau verdict accablant : Google a été reconnu coupable d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché de la publicité en ligne. Cette seconde condamnation majeure touche cette fois le cœur économique de l’entreprise, puisque la publicité représente l’essentiel de ses revenus.

Cette nouvelle affaire, distincte de celle sur la recherche, pourrait avoir des conséquences encore plus lourdes. Le verdict du 17 avril 2025 pourrait forcer l’entreprise à vendre une partie de ses activités publicitaires, remettant en question l’architecture même du modèle économique de Google.

La stratégie d’appel de Google

Face à ces condamnations successives, Google n’a pas baissé les bras. L’entreprise a confirmé en juin 2025 qu’elle ferait appel de la décision du ministère de la Justice, estimant que « la décision initiale du tribunal était erronée ». Cette stratégie d’appel pourrait retarder de plusieurs années l’application concrète des sanctions.

Google argue notamment que ses pratiques profitent aux consommateurs et que les mesures envisagées pourraient nuire à la sécurité et à l’innovation. L’entreprise mise sur les cours d’appel pour renverser ou au moins atténuer les verdicts de première instance.

Des conséquences concrètes pour l’instant limitées

Paradoxalement, un an après la première condamnation, peu de changements sont visibles pour l’utilisateur final. Google continue de dominer massivement la recherche en ligne, Chrome reste le navigateur le plus utilisé au monde, et les accords avec Apple et autres partenaires perdurent pendant les procédures d’appel.

Cette situation illustre la complexité du système judiciaire américain en matière antitrust. Entre les appels, les négociations sur les mesures correctives et les délais de mise en œuvre, il peut s’écouler plusieurs années avant que les consommateurs ne ressentent les effets concrets d’une condamnation.

L’impact sur la concurrence et les partenaires

Cependant, certains acteurs du marché commencent à anticiper les changements. Les moteurs de recherche alternatifs comme DuckDuckGo, Bing ou Brave voient dans ces condamnations une opportunité de gagner des parts de marché. Les discussions avec les constructeurs de smartphones et navigateurs s’intensifient en prévision d’éventuelles ruptures des accords exclusifs avec Google.

Du côté d’Apple, l’entreprise prépare discrètement des alternatives à son partenariat lucratif avec Google, qui lui rapporte environ 20 milliards de dollars par an. Mozilla Firefox, encore plus dépendant de Google, explore activement de nouveaux modèles économiques pour réduire sa vulnérabilité.

Perspectives 2025-2026 : vers un démantèlement ?

Le ministère américain de la Justice pousse désormais Google à vendre son navigateur web Chrome et potentiellement Android, deux propositions qui marqueraient un tournant historique dans la régulation des géants technologiques. Ces mesures, si elles étaient appliquées, transformeraient radicalement le paysage numérique mondial.

L’année à venir sera cruciale pour déterminer l’avenir de Google. Entre les procédures d’appel, les nouvelles affaires en cours et la pression politique croissante, le géant de Mountain View vit probablement ses mois les plus incertains depuis sa création. Un an après la première condamnation pour monopole, le feuilleton judiciaire ne fait que commencer.

Google en monopole : questions fréquentes

Quand Google a-t-il été condamné pour monopole ?

Google a été reconnu coupable de monopole illégal dans la recherche en ligne le 5 août 2024 par le juge Amit Mehta, puis condamné pour monopole publicitaire en avril 2025.

Quelles sont les sanctions encourues par Google ?

Les sanctions envisagées incluent la vente forcée de Chrome, la séparation d’Android, l’obligation de partager les données avec la concurrence et la fin des accords exclusifs avec les partenaires.

Google peut-il faire appel de ces décisions ?

Oui, Google a confirmé qu’il ferait appel des deux condamnations, ce qui peut retarder l’application des sanctions de plusieurs années.

Qu’est-ce qui a changé concrètement pour les utilisateurs ?

Pour l’instant, très peu de changements sont visibles car les procédures d’appel sont en cours et les sanctions ne sont pas encore appliquées.

D’autres entreprises tech risquent-elles le même sort ?

Oui, Apple, Amazon et Meta font également l’objet d’enquêtes antitrust aux États-Unis et en Europe, dans le cadre d’une offensive générale contre les monopoles technologiques.

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