Après deux ans d’attente suite à une saison 6 un peu décevante, Black Mirror est de retour avec six nouveaux épisodes. Le premier s’intitule Des gens ordinaires : ça parle d’une opération neurologique qui fait penser à un certain homme d’affaires américain très riche et pas toujours gentil. Et évidemment, c’est toujours écrit par Charlie Brooker. Attention spoilers.
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Synopsis de Des gens ordinaires, Black Mirror, saison 7, épisode 1
“Quand une enseignante se retrouve entre la vie et la mort, son mari dévoué l’inscrit dans un dispositif de haute technologie qui la maintient en vie, mais à un certain prix.”
L’épisode est disponible depuis le 10 avril 2025 sur Netflix.
L’angoisse de la mort : Black Mirror est bien de retour avec Des gens ordinaires
Ce qui fait peur à Amanda et à Mike, c’est avant tout la mort d’Amanda. Pas sa mort biologique, mais la mort neurologique, la mort de sa conscience, ou du moins de ne pas arriver à la réveiller un jour. C’est suite à un coma dans lequel l’enseignante est plongée que Mike n’a que deux choix : la “débrancher” ou tenter de la sauver grâce à une start-up nommée Rivermind. Un choix qui n’en est pas un, puisque même si la procédure est chère, elle ne l’est assurément pas autant que l’inestimable vie de sa compagne.

C’est là que le piège se referme et c’est là que toute l’essence de Black Mirror se fait sentir. C’est quand les personnages n’ont pas le choix, voient le piège dystopique se refermer petit à petit sur eux. La vie devient petit à petit un luxe, faite de réconforts temporaires qu’on s’offre pour tenter de survivre.
Une critique de la tech américaine (et du capitalisme)
Ce qui rend la critique dystopique de Black Mirror encore meilleure, c’est qu’elle s’appuie sur les dérives des grandes entreprises de la tech (américaine). À savoir la réduction petit à petit des services qu’elle offre, les limites qui sont de plus en plus nombreuses ou bien les prix qui augmentent. En somme, une critique du capitalisme, du moins lorsqu’il s’immisce dans la santé. De quoi montrer l’utilité d’un système de santé public, qui (bien qu’il puisse souffrir de mauvaises performances), n’abandonnera pas ses patients. Ce que fait évidemment la start-up Rivermind dans cet épisode.

Dire que Des gens ordinaires critique le capitalisme est assez facile et évident. Mais en comparant les évolutions de Rivermind avec Netflix, on se dit que Charlie Brooker peut plus ou moins laisser libre cours à son écriture. Des abonnements plus chers, des fonctionnalités qui passent à l’abonnement supérieur, des changements sans consulter les utilisateurs : ça ne vous rappelle rien ? Si je vous dis augmentation des tarifs, suppression du partage de mots de passe, ajout de publicité, vous voyez ? On pourrait en fait faire un parallèle entre Rivermind et… Netflix. Dans une moindre mesure certes, mais la comparaison peut se faire. Ce n’est pas la première fois que Charlie Brooker mord dans la main qui le nourrit et c’est toujours de bonne augure de voir ça.
Si Des gens ordinaires est loin d’être l’épisode qui met les téléspectateurs les plus mal à l’aise et qu’il manque parfois d’extrême, on sent bien l’esprit de la série. Un aspect renforcé par les personnages : ils ne sont pas particulièrement riches, alternatifs : un couple lambda. D’autant plus que la fin est lugubre, on ne comprend pas tout, mais les épilogues possibles font froid dans le dos. Ça nous laisse cogiter, comme d’habitude et ça donne surtout envie de voir les autres épisodes de la saison 7.