La start-up Vkard commercialise depuis peu une « carte de visite », qui n’en est pas vraiment une. Pour 29 euros, vous n’en recevez qu’une et pour cause : cela pourrait être la dernière carte de votre vie ! En effet, elle permet de partager ses informations de contact… via un smartphone. Nous avons pu la prendre en mains et voici nos impressions.
Le concept de la Vkard
La Vkard est en fait une petite carte, de la taille d’une carte bancaire. À l’intérieur, on trouve une puce NFC. En la rapprochant d’un smartphone disposant aussi d’une puce (si vous pouvez payer avec votre téléphone, il est équipé d’une puce NFC), une fenêtre s’ouvre, avec toutes vos informations affichées. Pour les modèles non compatibles, il y a aussi un QR code imprimé sur la carte pour être flashé et qui donne la même chose.
L’intérêt affiché de l’entreprise qui commercialise cette carte de visite un peu spéciale, c’est de faire un bon geste pour la planète. Plus besoin de multiplier les cartes imprimées, qui sont de toute façon jetées au final. Cela permet aussi à tout un chacun de créer une fiche de contact sur son smartphone en quelques clics.
Les options de personnalisation de la Vkard
Il y a plusieurs options, plusieurs formules de la Vkard. Tout d’abord, la « classique » : en noir ou en blanc, que l’on peut personnaliser en ajoutant son nom et son logo. Elle existe aussi en bambou et avec une gravure laser, un peu plus chère. Pour les plus fortunés, une version en métal argenté ou en métal dorée existe (en noir uniquement). Comptez entre 29 et 89 euros hors taxe par carte en fonction des options sélectionnées. Les entreprises peuvent toutefois formuler des devis si elles ont des besoins spécifiques et des commandes de plusieurs exemplaires.
La configuration de la fiche de contact : comment ça marche
Une fois votre carte reçue et liée à son compte, il faut créer sa fiche de contact. Elle permet d’ajouter des informations à propos de soi et de son entreprise : réseaux sociaux, site, biographie, numéro de téléphone, email, etc. L’interface de configuration est assez simpliste et facile à prendre en main. Le seul souci que j’ai rencontré, c’est que l’enregistrement automatique des informations n’est pas de mise : ce qui veut dire qu’il faut penser à cliquer sur le bouton « Enregistrer » avant de partir de la configuration.
Le tableau de bord permet de gérer plusieurs cartes, mais aussi plusieurs entreprises et plusieurs profils. De quoi multiplier les projets si vous en avez plusieurs et ainsi bien tout séparer pour ne pas s’éparpiller. Vkard entend aussi s’adresser aux entreprises, c’est pour ça qu’il existe des outils pour gérer plusieurs cartes de visite en même temps. De plus, moyennant un abonnement, on peut avoir un suivi statistique des visites réalisées sur une fiche de contact. C’est un peu comme si vous calculiez le nombre de cartes de visite distribuées.
Scanner sa Vkard : ce que ça fait
En scannant la Vkard, soit via le QR code imprimé dessus, soit en l’approchant d’un smartphone, une page s’ouvre. On y voit toutes les informations nécessaires : la photo de profil, l’identité, le poste, l’entreprise. En dessous se trouve la fiche de contact : en cliquant dessus, cela télécharge un fichier vCard (.vcf). Il s’agit d’un fichier de contact qu’on peut importer dans ses contacts : l’identité, le numéro de téléphone ou encore le mail seront bien ajoutés sur son téléphone.
Autres boutons : le bouton partage, pour envoyer le lien du profil à qui on le souhaite. On trouve aussi les réseaux sociaux, mais un problème important se pose. Dans mon cas, j’ai mis mes réseaux sociaux personnels dans la bonne partie de la fiche ainsi que les réseaux sociaux de Rotek dans la partie dédiée à l’entité. Le problème, c’est qu’on n’arrive pas à différencier dans l’interface à qui appartient tel ou tel réseau social : ils semblent mélangés. De même pour les URL : espérons que cela sera modifié prochainement.
Le menu en haut à droite permet d’afficher le QR code renvoyant vers ladite page, mais aussi d’accéder à son dashboard ou d’ajouter la fiche sur Google Wallet au même rang que sa carte Swile ou que sa carte bancaire, pour l’afficher ou la partager plus simplement par la suite. Dans l’application Google Wallet, cela permettra d’afficher le QR code pour être flashé.
Les limites de cette carte de visite : son site
Il y a tout de même un reproche que l’on peut formuler à l’égard de cette carte : sa dépendance vis-à-vis de l’entreprise qui la commercialise. En effet, la fiche de contact qu’on se crée et le QR code, renvoient à son site. Si la société ferme ses portes et clôt son service, la Vkard deviendrait inutilisable.
Il serait bien de pouvoir rediriger la carte vers son propre site Internet ou du moins sur une page hébergée par soi-même. Cela permettrait d’être davantage indépendant et ainsi de pouvoir faire fonctionner cette carte de visite plus longtemps. Difficile pour ma part d’expliquer comment ce pourrait être réalisé techniquement, ce n’est pas mon domaine d’expertise.
Faut-il acheter la Vkard ?
C’est compliqué quand même de reconnaître que la Vkard est faite pour tout le monde. Les options à destinations des entreprises pour la gestion de flottes ont l’air très efficaces et utiles, bien que nous n’ayons pas pu les tester. Néanmoins, je vois bien un entrepreneur indépendant travaillant seul utiliser cet accessoire, surtout s’il fait des rencontres très régulièrement et qu’une partie de son travail consiste à nouer des relations. Cela lui permettrait de se différencier et surtout d’étonner avec cette carte de visite NFC dont la popularité est encore ténue.
Le projet reste jeune mais prometteur : s’il a pour le moment certaines limites, il est possible que d’ici quelques années tout soit encore plus soigné et que les offres soient séduisantes. Mais la possibilité d’avoir des statistiques à propos des visites sur la carte et la fiche de contact est déjà un énorme avantage qui est complètement à pousser. Cela rentre dans une stratégie de complémentarité entre le « réel » de la carte et le « virtuel » de la fiche de contact et du tableau de bord.