Des objets connectés, il en existe beaucoup et de tous types, comme les montres ou bracelets connectés. Mais on n’avait jamais vu ça : une puff connectée. Et en plus, elle se jette quand elle est vide : en plus d’être un désastre en matière de santé, c’est aussi un désastre écologique qui génère des déchets supplémentaires.
Une puff connectée : comment ça marche ?
J’ai découvert ça sur X par le biais de Julien Paniac : une puff connectée qui permet d’aller sur le réseau social, mais pas que. À la base, une photo partagée sur X, montrant ce type de cigarette électronique avec un grand écran au milieu. On se rend compte qu’il s’agit d’un modèle vendu par Just No Reason, de la gamme MediaMax. Chez les différents revendeurs, elle s’affiche à 30 euros seulement.
Mais à quoi est-ce qu’elle sert ? En réalité, il ne s’agit pas d’un objet pouvant remplacer son smartphone : on ne peut pas mettre de carte SIM à l’intérieur, ni appeler avec. En fait, cela ressemble davantage à une montre connectée : on y couple son téléphone portable pour accéder ses notifications, gérer sa musique, consulter ses messages, etc. Comme sur un bracelet connecté, on peut l’utiliser pour activer la prise d’une photo avec son téléphone. Et il y a même une fonction pour rechercher son smartphone. Côté personnalisation, de quoi afficher un fond d’écran… pour sa puff. Si un autre modèle, il y a une application calculatrice, une application météo et même des petits jeux vidéo.
Le truc, c’est qu’à 30 euros, ce n’est pas un produit de qualité. Dans les différentes vidéos promotionnelles qu’on peut voir sur Internet, on se rend compte que l’appareil a du mal. C’est normal : la puce à l’intérieur est très peu puissante. Ce qui fait que cette puff connectée est tout bonnement un gadget : c’est marrant d’aller voir ses messages dessus une ou deux fois, ou de mettre la photo qu’on veut, mais au bout de deux jours, on ne va plus l’utiliser que pour fumer.
Des dangers pour la santé, et pour la planète
Évidemment, les puffs représentent un danger pour la santé, avec des produits chimiques parfois non cités par les fabricants, qui peuvent être irritants et contenir de la nicotine. Concernant le modèle de Just No Reason, il ne semble pas officiellement disponible en France, mais que ce soit par correspondance ou via des grossistes peu véreux, il semblerait qu’il soit possible de s’y en procurer. Ce qui est d’autant plus dangereux, c’est que la communication des vendeurs et constructeurs est résolument tournée vers les adolescents : designs pop, coloris vifs, goûts fruités… Par ailleurs, si la vente est en théorie réglementée, comme avec les cigarettes, les mineurs arrivent à s’en procurer.
Bien que la puff connectée en question dispose d’une batterie rechargeable, il s’agit seulement de recharger la batterie qui alimente le système. Il ne s’agit pas de recharger le liquide à l’intérieur : cette « cigarette électronique » a une autonomie de 20 à 40 000 bouffées, et après, il faut simplement… la jeter. On sait que les cigarettes électroniques jetables sont un désastre écologique : en plus du liquide, ce sont tous les déchets électroniques qu’elles génèrent qui posent problème. Les perfectionner n’arrange pas du tout la situation, au contraire. Dans le modèle dont nous parlons, il y a encore plus de métaux qui ont été nécessaires à sa fabrication. Une fabrication très probablement de mauvaise qualité au vu du prix de vente, qui n’est pas du tout conçue pour faciliter le recyclage.