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Sans réseau : quand les jeunes n’ont pas Internet

Le mardi 25 juin 2019, le film documentaire « Sans réseau » de l’émission Infrarouge a été diffusé sur France 2. On y découvre des jeunes, coupés d’Internet, de réseau mobile. Dans une société qui pousse à l’hyper connectivité, comment des adolescents vivent, coupés de cette connexion ?

Une France entièrement connectée, ou presque

Nous sommes en l’an 2019 après Jésus-Christ. Toute la France est occupée par le réseau mobile. Toute ? Non ! Certaines zones dites « blanches » d’irréductibles citoyens français résistent toujours à l’envahisseur.

Ce n’est pas une mauvaise blague, mais bel et bien la vérité. Pour le comprendre, rendons-nous sur le site de l’Arcep Mon Réseau Mobile. On peut donc voir que les opérateurs couvrent au maximum 91% de la population et 62% en surface (sous très bonne couverture), Orange en première position. On peut donc voir que toute le monde n’est pas couvert par le réseau mobile, ce qui fait qu’on a encore moins de couverture 3G/4G.

couverture mobile

Trois jeunes « bloqués » dans leur village, sans réseau

Dans le reportage d’Infrarouge, « Sans réseau », que vous pouvez visionner ici, on découvre dans un premier temps trois jeunes : Teddy, Pierre et Dali, qui sont les seuls du village d’Ustou, en Arriège. Dans ce dernier, on trouve bien une antenne, mais elle ne fonctionne presque pas et les appels coupent continuellement. Aucun d’entre eux ne se projette dans ce village, tous veulent partir. On découvre le témoignage de Dali :

« A notre âge, on a dix-sept ans, tous nos potes sont de longue sur les réseaux sociaux, Snapchat, Instagram, à poster des photos quand ils veulent, mais ici ce n’est pas possible. C’est quand j’arrive au lycée que je peux m’en servir. Mais des fois je suis obligée de prendre des snaps à 23 heures chez moi qui vont partir à 8 heures quand j’arrive au lycée. Et encore, je vais au lycée, parce que Pierre il est ici tout le temps donc lui il est vraiment coupé du monde, beaucoup plus que nous.

Un mal-être est donc ressenti par les jeunes vivant reculés et il n’est sans aucun doute qu’ils ne sont pas les seuls, jeunes ou non.

jeunes coupés d'Internet

Une communication difficile

Ensuite, on entend Teddy parler de ses problèmes de communication, qui selon lui, pourraient être résolus par les réseaux sociaux :

« Je suis un peu timide, avec les réseaux sociaux, peut être qu’ils pourraient m’aider à parler avec d’autres personnes, à communiquer. » 

Assez ironique quand on pense que les réseaux sociaux peuvent apporter, par une utilisation trop importante, à des problèmes de communication. Il y aurait donc un juste milieu à avoir entre trop de réseaux sociaux et pas assez. De plus, on voit à quel point ces derniers ont pris une place importante dans la vie de tout le monde. 

sans réseau

Le réseau mobile comme acteur de croissance

Les habitants du village étant sans réseau, le village perd de plus en plus d’habitants, d’ailleurs les seuls jeunes souhaitent partir. On assiste alors à une réunion communale pour discuter des émetteurs devant être installés prochainement. En effet, un territoire qui n’est pas connecté aux autres est un territoire qui meurt. Internet est un acteur de croissance, qui permet de connecter une zone au reste du monde. A partir du moment où il n’y a pas de connexion, la zone en question n’est pas attractive, et elle meurt. Cependant, la désertification des campagnes n’est pas seulement due à l’absence de réseau, d’autres facteurs entrent en jeu.

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On ne peut pas échapper aux ondes

Lors de cette réunion communale, on assiste au débat sur la santé publique. De puis plusieurs années, on sait que les ondes électromagnétiques émises par nos appareils et par les installations peuvent impacter la santé de certains. Pourtant, les émetteurs s’installent partout, et impactent les personnes que l’on va découvrir ensuite, qui sont Elisabeth et Viollette, une autre adolescente. Toutes deux souffrent d’électro-hypersensibilité. Ce syndrome n’est pourtant pas encore reconnu, dans la mesure où les tests réalisés sur des personnes se disant souffrantes d’électro-hypersensibilité n’ont pas été concluants. Elles doivent déménager, aller d’habitation en habitation, tout quitter pour aller au plus profond de la France, afin d’éviter les ondes, qui rendent leur vie insupportable. Des témoignages assez poignants que je vous invite à regarder, je ne trouve pas utile de les décrire et de les commenter. 

Je reviendrai seulement sur certains éléments. Tout d’abord, Viollette déclare que « c’est le gouvernement qui m’enferme ». Elle argumente en disant que le gouvernement oblige les opérateurs à couvrir les zones blanches. C’est vrai, et cela se fait avec un plan du même nom.

Ensuite, elle sous-entend que l’on pourrait créer des zones spécialement sans réseau, afin que les personnes souffrantes puissent vivre dans de bonnes conditions. Le problème est que tant que ce syndrome ne sera pas reconnu, rien ne pourra être fait. 

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Conclusion

Très contemplatif (trop ?), le reportage « Sans réseau réalisé par Romain Quirot raconte la place des jeunes dans un village situé en zone blanche, ainsi que leur rapport avec le réseau. Je vous invite à le regarder, afin de comprendre ce que cela fait de vivre sans les réseaux sociaux quotidiennement. 

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